Polluants présents dans la fumée de bois
Les feux qui fument et produisent un panache de fumée bleu-gris représentent le principal type de pollution atmosphérique liée à la combustion du bois. Cette fumée libère bien des contaminants dans l’air, comme :
- des particules fines (ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs)
- des oxydes d’azote (NO2) (ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs)
- du monoxyde de carbone (CO) (ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs)
- des composés organiques volatils (COV) (Gouvernement du Canada)
- des dioxines et des furanes (Gouvernement du Canada)
- des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) (Gouvernement du Canada)
Effets sur la santé associés à la fumée de bois
L’exposition aux polluants présents dans la fumée de bois peut causer des maladies à divers degrés. Les effets des polluants dépendent de l’exposition et des problèmes de santé sous-jacents ou des facteurs de prédisposition. Voici une liste des principaux effets sur la santé associés à l’exposition à la fumée de bois :
- irritation des yeux, du nez et de la gorge
- maux de tête, nausées et étourdissements
- symptômes respiratoires accrus, comme l’irritation des voies aériennes, la toux ou des difficultés respiratoires
- baisse de la fonction pulmonaire
- aggravation de l’asthme
- bronchite chronique
- rythme cardiaque irrégulier
- crises cardiaques non mortelles
- décès prématuré chez les personnes atteintes d’une maladie du cœur ou du poumon
De plus, les études sur des animaux de laboratoire portent à croire que l’exposition prolongée à la fumée de bois risque d’affaiblir le système immunitaire.
Populations sensibles
Respirer la fumée de bois est mauvais pour tous. La plupart des adultes en santé se rétablissent rapidement des expositions à la fumée et ne subissent pas de conséquences à long terme. Cependant, certains groupes peuvent présenter des symptômes plus graves à court terme ou chroniques. Voici ceux qui risquent le plus de subir des effets graves sur leur santé :
- les personnes asthmatiques et atteintes d’autres maladies respiratoires
- les personnes souffrant d’hyperréactivité bronchique
- les personnes atteintes d’une maladie cardiovasculaire
- les personnes âgées
- les enfants
- les femmes enceintes
- les fumeurs
Réduire le risque au minimum
Bien que la combustion du bois pour le chauffage ou les loisirs libère inévitablement des polluants dans l’air que nous respirons, il existe des moyens de réduire le risque au minimum.
Des études ont révélé que pour obtenir un feu qui fume peu, il faut brûler seulement du bois propre et sec, qu’il soit dur ou mou. D’autres facteurs comme le degré d’humidité, la taille des bûches, l’état du bois et l’essence joueront un grand rôle dans la qualité de la combustion.
Degré d’humidité
Le bois de chauffage doit être sec. Il est recommandé qu’il soit recueilli au début du printemps et séché au cours de l’été. Pour un séchage approprié, il est conseillé d’empiler le bois à l’extérieur, au-dessus du sol, de le couvrir et de permettre à l’air de circuler entre les bûches. Voici des moyens de déceler le bois de chauffage sec :
- damiers ou fissures aux extrémités des bûches
- extrémités plus foncées et poids moindre que celui du bois fraîchement coupé
- craquement creux et sonore qui se fait entendre lorsque deux bûches sont entrechoquées
- son résonant et net, et non sourd, qui se fait entendre quand on le frappe au moyen d’une clé ou d’une pièce de monnaie
Signes que votre bois de chauffage n’est pas assez sec :
- le bois est difficile à enflammer
- le bois siffle et grésille dans l’âtre
- le feu produit plus de fumée que de chaleur
Taille des bûches
Il est conseillé d’utiliser des morceaux de bois fendus finement, car la surface exposée aux flammes est plus grande et la combustion est plus propre.
État du bois
Le bois de chauffage ne devrait pas sembler pourri ou donner l’impression qu’il l’est. De plus, le bois coupé depuis plus de 3 ans ou qui a reposé dans une zone marécageuse sera difficile à brûler.
Types de bois
Brûlez un mélange de bois dur et de bois mou. Le dur est le bois de chauffage privilégié, car il produit une combustion durable, mais tout type de bois sec brûlera. Le bois mou exige qu’on en utilise une plus grande quantité, mais c’est aussi le plus courant le long des côtes et dans le Nord du Canada.
Types différents de combustion
L’expression « combustion du bois » renvoie généralement à la pratique selon laquelle du bois est brûlé pour le chauffage ou les loisirs. Cependant, il existe bien d’autres types de combustion de bois ou d’autres produits qui, incinérés, contribuent aussi à nuire à la qualité de l’air et à la santé.
Chauffage résidentiel
La combustion résidentielle du bois désigne la combustion de bois dans les foyers, les poêles à bois et les autres appareils servant à chauffer une demeure. Ces appareils produisent de la fumée quand le bois ne brûle pas complètement. Mal utilisés, même les appareils de chauffage au bois les plus modernes peuvent produire de la fumée.
Afin de réduire le risque d’effets sur la santé en raison de la fumée de bois, il est conseillé d’acheter un poêle indépendant ou un poêle encastrable construit selon les « techniques avancées de combustion » et portant le sceau de l’Association canadienne de normalisation (CSA) ou de l’Environmental Protection Agency (EPA), en anglais seulement, des États-Unis. Ce symbole signifie que l’appareil émet jusqu’à 95 % moins de particules et qu’il est jusqu’à 20 % plus éconergétique que les modèles traditionnels.
Les poêles indépendants et les poêles encastrables non homologués et plus vieux libèrent de 40 à 60 grammes de fumée à l’heure, alors que les appareils plus récents homologués par l’EPA n’en produisent que deux à cinq. Les poêles à bois homologués par l’EPA offrent une combustion plus propre et plus efficace, ce qui réduit le risque d’incendie et améliore la qualité de l’air à l’intérieur et à l’extérieur de la demeure.
Seul du bois propre et bien sec qui a été fendu et séché convenablement devrait être brûlé dans ces appareils.
Bois d’extérieur
Bien qu’il existe très peu de renseignements sur les effets de la combustion du bois sur l’environnement et la santé dans les feux de camp ou les foyers extérieurs, en particulier, il est raisonnable de penser que ces activités de loisir libéreront les mêmes polluants que les appareils de chauffage résidentiel. Par conséquent, il y a toujours lieu de n’y brûler que du bois propre et bien sec qui a été fendu et séché convenablement.
Bois traité
L’idée selon laquelle « du bois, c’est du bois » peut mettre l’environnement et la santé en danger. Certains bois sont traités au moyen de produits chimiques afin que l’intégrité structurale et l’apparence des structures en bois soient préservées.
Les méthodes de traitement du bois peuvent être classées en deux grandes catégories : les traitements à base d’huile ou et les traitements à base d’eau :
- La créosote et le pentachlorophénol (PCP) sont deux produits à base d’huile couramment employés pour traiter les traverses de chemin de fer et les poteaux de ligne de transmission.
- L’arséniate de cuivre chromaté (ACC) et le cuivre ammoniacal quaternaire (CAQ) sont les deux principaux produits utilisés dans le traitement à base d’eau; le bois traité à l’ACC est couramment employé pour les terrains de jeu, les terrasses, les clôtures, le paysagement et les jardins; l’ACC contient de l’arsenic, un élément chimique responsable du cancer de la peau et du poumon chez les personnes exposées sur une longue période; le CAQ est un produit moins toxique et plus récent qui est devenu populaire ces dernières années.
L’incinération du bois traité peut libérer des produits chimiques dangereux dans l’environnement. Brûler du bois traité au PCP ou à la créosote peut produire des vapeurs et des cendres contaminées de produits chimiques dangereux. La cendre produite par la combustion de bois préservé par l’ACC peut aussi contenir de fortes concentrations d’arsenic et de chrome.
Le bois traité ne devrait pas être brûlé en raison des risques pour la santé et l’environnement qui s’y rattachent.
Feux de friche
Les feux libèrent du carbone dans l’atmosphère sous forme de dioxyde de carbone (CO2), d’autres gaz comme le méthane et le monoxyde de carbone et des particules. Une récente analyse réalisée par Amiro et coll. révèle qu’au Canada, les feux de forêt ont libéré en moyenne 27 Mt (1012 g) de carbone par année au cours des quatre dernières décennies. Ces émissions sont causées par la combustion directe. Il se peut qu’une quantité à peu près égale se perde aussi par la décomposition de végétaux tués par le feu et une baisse temporaire du puits forestier, bien que cette quantité soit mal établie.
Brûlage dirigé
Le brûlage dirigé est l’utilisation du feu comme outil de gestion dans des conditions précises pour brûler sur une zone préétablie. Il s’agit d’un outil précieux et souvent nécessaire. Il se pratique surtout dans l’industrie forestière pour le brûlage à plat. Il permet aussi d’étendre l’habitat de certaines espèces fauniques, d’améliorer le pâturage destiné aux bovins et de réduire les risques de feu de friche.
Malheureusement, le brûlage dirigé peut aussi entraîner de longues périodes de brume l’automne, ce qui présente des risques pour la santé.
Ordures
Les ordures contiennent toute une gamme de matières et de produits chimiques qui réagissent lorsqu’ils sont brûlés ensemble et risquent de libérer des toxines dans l’atmosphère. De plus, les feux d’ordures ménagères ont tendance à fumer, à brûler à basse température et à compromettre ainsi la qualité de l’air.
Combustion du bois et changement climatique
Les rapports sur la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) pour prévenir le changement climatique et les problèmes connexes sont maintenant courants. La principale source de GES est la combustion de pétrole, de gaz et de charbon servant à produire l’énergie que nous consommons. Ces combustibles sont dits fossiles, car ils sont extraits profondément sous la surface, où ils se sont formés pendant des millions d’années.
Quand les combustibles fossiles sont brûlés, des GES sont libérés. Le principal GES est le dioxyde de carbone (CO2). Lorsque les concentrations de ces gaz augmentent dans l’atmosphère, la chaleur du soleil est emprisonnée près de la surface et fait monter la température moyenne à l’échelle du globe.
Toutefois, le bois diffère des combustibles fossiles, car il est neutre en carbone. Le terme « renouvelable » renvoie au fait que les arbres recyclent le CO2. À mesure qu’un arbre grandit, il utilise le CO2 dans l’air comme source de carbone pour construire sa structure. Ce carbone représente environ la moitié de la masse du bois. Lorsque celui-ci est brûlé, il se décompose rapidement et le CO2 est de nouveau libéré dans l’atmosphère.
Si l’arbre mourait et pourrissait au sol, une quantité semblable de CO2 serait lentement libérée. Par conséquent, le chauffage au bois ne contribue pas au problème du changement climatique de la même façon que la consommation de combustibles fossiles. Mais le bois n’est véritablement renouvelable que s’il est produit par des pratiques forestières durables. Les forêts du Canada peuvent représenter une source perpétuelle de combustible, à condition qu’elles soient entretenues et gérées convenablement.
Recommandations
De nombreuses études environnementales et recherches ont prouvé que le bois mal brûlé libère des polluants dans l’atmosphère, ce qui compromet la qualité de l’air à l’intérieur et à l’extérieur et influe ainsi sur la santé des résidents de la région. Cependant, la recherche sur le changement climatique a démontré que le bois est un choix pratique, car c’est une forme d’énergie renouvelable. De toute évidence, la combustion du bois a des côtés positifs et négatifs.
Afin de maximiser les aspects positifs de la combustion du bois et de réduire au minimum les risques pour l’environnement et la santé qui sont associés à cette pratique, voici ce qui est recommandé :
- brûler seulement du bois propre et sec
- éviter de brûler du bois un jour où la qualité de l’air est mauvaise
- éviter de respirer la fumée du bois
- éviter de laisser un feu fumer et produire un panache de fumée bleu-gris
- éviter de brûler du bois traité ou des ordures
- prévenir les feux de friche, ne jamais laisser un feu sans surveillance
- planter un arbre quand vous en coupez un