Évaluation du Programme d’exercice à domicile dans Sudbury et Manitoulin : rapport final
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Le Programme d’exercice à domicile est une importante initiative destinée à aider les personnes âgées qui risquent fort de perdre leur indépendance.
Le Programme d’exercice à domicile (PED) est une intervention par l’activité physique fondée sur des données probantes qui est exécutée par l’entremise d’organismes de soutien à domicile. Il cible les personnes âgées difficiles d’atteinte qui vivent dans la collectivité et qui risquent fort de perdre leur indépendance fonctionnelle.
Sommaire
À la fin de 2009, les nouvelles initiatives communautaires et complètes qui étaient lancées dans Sudbury et les districts pour prévenir les chutes étaient financées par l’entremise du Réseau local d’intégration des services de santé (RLISS) du Nord-Est, dans le cadre de la stratégie Vieillir chez soi. Ce projet de renforcement des capacités procure l’occasion de coordonner les services de prévention des chutes qui sont offerts dans la ville du Grand Sudbury et les districts de Sudbury et de Manitoulin. À l’intérieur de cette initiative, huit fournisseurs de services de soutien à domicile des districts de Sudbury et de Manitoulin ont reçu des fonds pour appliquer le Programme d’exercice à domicile (PED) à leurs clients.
Le PED est une intervention par l’activité physique fondée sur des données probantes qui est exécutée par l’entremise d’organismes de soutien à domicile. Il cible les personnes âgées difficiles d’atteinte qui vivent dans la collectivité et qui risquent fort de perdre leur indépendance fonctionnelle. Le programme comprend « 10 exercices simples, mais progressifs » qui sont conçus pour améliorer et maintenir la condition physique fonctionnelle, la mobilité, l’équilibre et l’indépendance des aînés.
Le Service de santé publique de Sudbury et du district a mené l’évaluation de la mise en place du PED dans les districts de Sudbury et de Manitoulin. L’évaluation du PED consistait à évaluer tant le processus que les résultats. Elle avait pour objet de définir les facilitateurs et les obstacles en ce qui touche la mise en œuvre du programme, afin de déterminer si les activités prévues ont eu l’effet souhaité sur les populations cibles, de mesurer les progrès réalisés et d’influencer les planificateurs en ce qui touche l’élaboration et la mise en place de plans de travail pour la stratégie de prévention des chutes.
Les données d’évaluation des résultats ont été recueillies en deux vagues. La première comptait 154 clients de huit organismes où le PED a été instauré. La seconde en comptait 93 de cinq organismes, dont deux ne faisaient pas partie de la première vague. Les résultats intermédiaires du PED ont été évalués par comparaison des données obtenues de clients tant avant qu’après le programme de huit semaines, à l’aide de deux outils différents : la Falls Efficacy Scale (FES), une mesure de la peur qu’a la personne de tomber pendant les activités quotidiennes essentielles et non dangereuses, et l’épreuve TUG, une mesure de la mobilité de la personne.
Après la première vague de collecte et d’analyse des résultats obtenus chez les clients, il a été déterminé qu’une évaluation des facteurs influençant ces mêmes résultats, y compris la manière dont les clients perçoivent le programme, l’environnement, le contexte et la mise en œuvre du programme, serait profitable à l’évaluation du programme. Une évaluation du processus, qui consistait à interroger des intervenants clés représentant huit organismes fournisseurs et à effectuer un suivi post-intervention auprès de 44 clients, a aussi eu lieu.
Résultats : évaluation du processus
Les entrevues auprès d’intervenants clés des organismes fournisseurs ont révélé que le PED a été fourni de deux manières : individuellement à domicile, soit de la façon dont la prestation a été prévue, et en groupe. Les intervenants clés ont indiqué les difficultés que présente le fait de trouver les personnes qui conviennent au PED, mais aussi la formation des préposés aux services de soutien à la personne.
D’après ce qui est ressorti des entrevues et des sondages auprès des clients, nous pouvons conclure que le personnel qui fournit le programme est essentiel à son fonctionnement. L’encouragement et le soutien constant de la personne préposée aux services de soutien à la personne ou du chef d’équipe constituent un élément important pour favoriser une participation continue au programme. Lorsque les clients sentaient que le soutien ou le suivi était insuffisant, les taux d’achèvement étaient bien inférieurs. La motivation que procurent une augmentation de la mobilité, un équilibre accru et un meilleur fonctionnement est aussi un facilitateur très important, et elle devrait servir à « faire valoir » le programme aux participants potentiels.
Un certain nombre de motifs de non-achèvement ont été soulevés. Certains clients étaient incapables de faire les exercices pour des raisons physiques, dont la douleur ou une blessure. D’autres sont tombés malades ou sont allés à l’hôpital. Un faible nombre a reçu son congé du Centre d’accès aux soins communautaires (CASC), et le suivi s’est donc avéré impossible. D’autres n’ont pas souhaité participer après la démonstration initiale et ont donc choisi de ne pas terminer le programme.
Le programme est très bien reçu par les organismes, et la plupart souhaitent continuer de l’offrir. Les clients aussi le reçoivent bien. Il est également encourageant de noter que près de la moitié des participants continuaient à faire les exercices même une fois le programme terminé. Les organismes apprécient le fait que le PED soit fondé sur des données probantes, que les exercices soient faciles à faire et que le programme soit bien structuré.
Résultats : évaluation des effets du programme
Les données de base ont été recueillies en deux vagues auprès d’un échantillon de 247 personnes. Les données post-intervention l’ont été auprès de 160 (64,8 %) des 247 clients pris en compte à l’origine. Les clients provenaient de 10 organismes participants différents. Une forte majorité (84,8 %) était considérée comme risquant fort de tomber.
Les résultats semblent démontrer qu’après la mise en œuvre du programme, les clients ont affiché une amélioration faible, mais significative de leur situation. En moyenne, les clients qui ont terminé le programme ont amélioré leurs résultats à l’épreuve TUG de 2,1 secondes, ce qui est statistiquement significatif. Plus de la moitié des clients qui ont terminé le programme ont vu leurs résultats à cette épreuve augmenter, de 1 à 10 secondes dans la plupart des cas. De plus, la confiance globale des clients a semblé augmenter pour les dix composantes de l’échelle Falls Efficacy Scale (FES), bien que cette amélioration n’ait été statistiquement significative que pour quatre d’entre elles.
L’augmentation de la mobilité s’est avérée plus nette chez les clients dont les pointages à l’épreuve TUG étaient plus faibles au départ. Le degré d’amélioration de la mobilité a varié d’un organisme participant à l’autre, et ces écarts se sont maintenus après le redressement compte tenu des autres caractéristiques des clients. Les différences pourront être reliées à la manière dont le programme a été fourni, ou à d’autres facteurs explicatifs non pris en compte dans l’analyse. Les différences ne semblent pas reliées à la prestation individuelle ou collective du programme.
Les clients qui risquaient de tomber ont affiché une plus grande amélioration de leur mobilité en moyenne, bien que cet effet semble s’expliquer par d’autres facteurs. L’analyse par régression linéaire a révélé une interaction considérable entre la vague de collecte de données et le pointage de départ à l’épreuve TUG. Même si un pointage plus faible à cette épreuve a augmenté l’amélioration des résultats qu’un client y a obtenus en moyenne, cet effet était nettement plus prononcé dans la seconde vague de collecte de données. Cela est peut-être dû aux changements apportés à la mise en œuvre entre les deux vagues. Des efforts accrus ont été déployés dans la seconde vague pour obtenir une cote élevée d’achèvement des tests post-intervention, qui étaient probablement axés sur les clients à plus haut risque ou à plus faible mobilité (chez qui la cote d’abandon pendant la première vague était plus élevée).
L’absence de groupe témoin limite notre capacité d’attribuer les résultats améliorés que la mise en œuvre du programme a permis d’obtenir. Au mieux de nos connaissances, aucun changement dans l’environnement des clients n’aurait pu autrement justifier l’amélioration de leurs résultats si l’intervention n’avait pas eu lieu, bien qu’aucune donnée n’ait été recueillie sur ce facteur. Il est raisonnable de conclure qu’au moins une partie de l’amélioration observée est attribuable au programme d’exercice.
Conclusion et répercussion sur la pratique
Les conclusions de l’évaluation démontrent que la participation au PED est associée à une amélioration faible, mais statistiquement significative de la confiance et de la mobilité chez les clients. Le programme semble particulièrement efficace chez les personnes à plus haut risque, soit celles dont la mobilité était plus faible au départ.
Les conclusions procurent l’appui nécessaire pour justifier une mise en œuvre plus large du PED auprès des aînés à l’échelle locale, comme moyen de les aider à conserver leur santé et leur indépendance fonctionnelle, et de réduire leur risque de chute et de blessures connexes.
Il faut prendre en compte un certain nombre d’éléments, mais en élargissant la mise en œuvre du PED. Il s’agit notamment de processus appropriés pour bien définir les clients qui conviennent au programme, d’un encouragement constant et du soutien à la poursuite des exercices. Ces stratégies pourraient atténuer certaines des limites physiques représentant un obstacle majeur à l’achèvement du programme, et elles permettraient d’augmenter l’intérêt des clients à l’égard du programme. Garantir la constance de la personne préposée aux services de soutien importe aussi, car celle-ci contribue tellement à la poursuite du programme chez les clients. La personne préposée aux services de soutien à la personne et les autres qui sont affectées aux services de soutien et qui travaillent au programme auront peut-être intérêt à échanger les leçons tirées et les approches qui se sont avérées fructueuses.
Il sera peut-être valable aussi d’étudier plus à fond les cas où le programme est offert collectivement. À l’origine, le PED devait être fourni individuellement à domicile. Il existe un autre programme, Stand Up!, qui est destiné à des groupes formés de personnes âgées plus mobiles. Il serait important de déterminer en quoi, le cas échéant, il y a chevauchement entre le PED offert collectivement et Stand Up!
Dans l’ensemble, les résultats de l’évaluation favorisent la poursuite du PED dans les districts de Sudbury et de Manitoulin. Le programme a été bien reçu par la population, et les organismes qui travaillent auprès des aînés sur le territoire du SSPSD continuent d’offrir cet important programme à leurs clients.
Auteurs
Michael King, Service de santé publique de Sudbury et du district
Renée St Onge, Service de santé publique de Sudbury et du district
Renée Chevrier-Lamoureux, Service de santé publique de Sudbury et du district
Laurel O’Gorman, Service de santé publique de Sudbury et du district
Stephanie Collins, Service de santé publique de Sudbury et du district
Remerciements
Les auteurs aimeraient remercier les personnes qui suivent de leur participation à la production du présent
rapport :
Laurie Fraser
Jodi Maki
Jana Belanger
Natalie Aubin
Susan Snelling
Suzanne Lemieux
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Centre de ressources d’information
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Service de santé publique de Sudbury et du district
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Citation recommandée
Service de santé publique de Sudbury et du district. (2013). Évaluation du Programme d’exercice à domicile dans Sudbury et Manitoulin : rapport final, Sudbury ON : auteur
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© Service de santé publique de Sudbury et du district, 2013
Dernière modification : 8 avril 2016