Cascade de soins pour le VIH : Répercussions pour les professionnels de la santé
Annie Berthiaume et Sandra Bertoli, Services cliniques
L’Ontario HIV Epidemiology and Surveillance Initiative a récemment publié un rapport qui résume les données sur les indicateurs concernant le dépistage et le diagnostic du VIH, mais aussi les cascades de soins pour le VIH.1
Les données ont été extraites de la base des laboratoires de Santé publique Ontario et réparties entre les 36 secteurs de bureau de santé. Le rapport intégral se trouve à l’adresse http://www.ohesi.ca/documents/OHESI-HIV-by-PHU-2018-11.pdf. C’est la première fois que Santé publique Sudbury et districts obtient un résumé des indicateurs pour sa région.
Vous trouverez ci-après les points saillants et les répercussions pour la pratique clinique des résultats rapportés pour les habitants du territoire de Santé publique Sudbury et districts.1
Résultats de dépistage et de diagnostic
- De 2013 à 2017, 29 188 tests de dépistage du VIH ont été effectués sur les résidents du territoire de Santé publique Sudbury et districts. Cela équivaut à un taux moyen de 29 pour 1000 habitants (contre 36 pour 1000 à l’échelle de l’Ontario).
- Les taux de dépistage étaient semblables chez les personnes de sexe masculin (28 pour 1000) et féminin (29 pour 1000).
- Le nombre de tests de dépistage du VIH effectués a augmenté d’année en année, passant de 5202 en 2013 à 6754 en 2017.
- Le taux moyen de résultat positif était de 0,14 % à l’échelle locale et de 0,17 % pour tout l’Ontario.
- De 2013 à 2017, il y a eu quatre nouveaux diagnostics de VIH pour 100 000 habitants par année, en moyenne, comparativement à six pour toute la province.
- Les taux locaux de diagnostic étaient supérieurs chez les personnes de sexe masculin (5 pour 100 000) que chez celles de sexe féminin (3 pour 100 000).
Répercussions sur la pratique clinique
Le dépistage doit continuer à augmenter, en particulier chez les cinq populations risquant de contracter le VIH en Ontario, soit :
- Les hommes gais et bisexuels ;
- Les Ontariens d’origine africaine ou antillaise ;
- Les personnes qui consomment des drogues injectables ;
- Les Autochtones ;
- Les femmes et les personnes qui pratiquent avec elles des activités où le risque de contracter le VIH est présent.2
Cascade de soins
Afin que la cible 90-90-90 de l’ONUSIDA soit atteinte d’ici 2020 http://www.unaids.org/sites/default/files/media_asset/90-90-90_fr.pdf), il faudrait que 81 % de toutes les personnes vivant avec le VIH subissent le traitement antirétroviral et que la charge virale soit supprimée dans 73 % des cas1,3.
Résultats
- En 2015, selon les estimations, 182 personnes vivaient avec le VIH sur le territoire de Santé publique Sudbury et districts.
- Parmi elles, 84 % recevaient des soins (contre 87 % en Ontario), 74 % suivaient un traitement antirétroviral (comparativement à 81 % en Ontario), et la charge virale avait été supprimée dans 69 % des cas (comparativement à 80 % en Ontario).
- Les taux de traitement antirétroviral et de suppression de charge virale chez les résidents du territoire de Santé publique Sudbury et districts figuraient parmi les plus bas en Ontario.
Répercussions sur la pratique clinique
Une fois que la personne est aux soins d’un ou d’une spécialiste du VIH, il est essentiel que le clinicien ou la clinicienne de soins primaires continue de la soutenir en évaluant le respect du plan de traitement, en cernant les obstacles à ce dernier et en fournissant les soins supplémentaires qu’elle peut exiger pour améliorer ou maintenir la conformité à la thérapie tout au long de sa vie.4
Cascade de la prévention, de la participation et des soins en matière de VIH
- À risque
- Infection par le VIH
- Dépistage
- Diagnostic
- Accès aux soins
- Soins primaires et spécialisés contre le VIH
- Traitement antirétroviral
- Charge virale supprimée
- Santé optimale
Références
- Ontario HIV Epidemiology and Surveillance Initiative (2018). HIV in Ontario by public health unit: Testing, new diagnoses and care cascade. Récupéré à la page http://www.ohesi.ca/documents/OHESI-HIV-by- PHU-2018-11.pdf.
- Ministère de la Santé et des Soins de longue durée (2018). Taux d’infection par le VIH en Ontario. Récupéré à la page https://www.ontario.ca/fr/page/depistage-et-traitement-du-vihsida
- ONUSIDA (2014). 90-90-90 : Une cible ambitieuse de traitement pour aider à mettre fin à l’épidémie du sida. Récupéré à la page http://www.unaids.org/sites/default/files/media_asset/90-90-90_fr.pdf
- OHTN HIV Clinical Guidelines Working Group (2018). Clinical Care Guidelines for Adults and Adolescents Living with HIV in Ontario, Canada. Récupéré à la page http://occguidelines.com/guidelines/
Attention ! Protocole à jour pour les commotions cérébrales à l’intention du milieu scolaire
Stacey Gilbeau et Crystal Walker, Promotion de la santé
Savez-vous ce que les parents, les tuteurs et les écoles peuvent attendre de vous en tant que médecin, infirmière praticienne ou infirmier praticien s’ils soupçonnent des cas de commotion cérébrale ?
Les Ligne directrices sur la sécurité en éducation physique de l’Ontario contiennent un nouveau protocole sur les commotions cérébrales.
Celui-ci s’harmonise avec la Déclaration de consensus sur les commotions cérébrales dans le sport de Berlin1. Le ministère de l’Éducation considère qu’il constitue la norme minimale en matière d’élaboration et de mise en œuvre de politiques sur les commotions cérébrales dans les conseils scolaires de l’Ontario2.
Voici trois changements importants qui ont été apportés aux lignes directrices :
- Les changements au protocole incluent l’ajout d’outils d’évaluation plus complets et une meilleure explication des tâches qui reviennent au personnel enseignant et aux parents à chaque étape, depuis la reconnaissance des commotions cérébrales jusqu’au diagnostic et à la planification du rétablissement. Le processus de rétablissement, qui consistait en un plan de retour à l’apprentissage et à l’activité physique, se divise maintenant en deux plans plus concis qui renferment des renseignements à jour et prévoient notamment les activités permises ou non. Le premier plan porte sur les étapes à suivre à la maison (Plan de préparation à la maison pour le retour à l’école et le retour à l’activité physique), et le second est mis en œuvre une fois que l’élève a réussi les étapes et s’est suffisamment rétabli pour retourner à l’école (Plan de retour à l’école et de retour à l’activité physique). En tant que médecin, infirmière praticienne ou infirmier praticien, vous devez savoir quelles sont les activités recommandées et les restrictions dans les deux plans pour pouvoir accompagner l’élève tout au long du processus de rétablissement.
- Lorsqu’un élève est soupçonné d’avoir subi une commotion cérébrale, il se voit remettre un formulaire d’évaluation médicale. Les parents ou les tuteurs doivent transmettre les résultats d’évaluation à l’école avant que l’élève puisse y retourner. Le formulaire inclut les résultats obtenus en clinique (par exemple, si une commotion cérébrale a été diagnostiquée ou non) et fixe ensuite les attentes quant au rétablissement.
- Les élèves qui se rétablissent au point de pouvoir participer pleinement à des activités sans contact ou plein contact doivent faire l’objet d’une évaluation clinique. Vous devez alors remplir un formulaire d’autorisation médicale.
Ne vous laissez pas surprendre
Allez à la page http://safety.ophea.net/fr/commotions-cérébrales pour consulter les lignes directrices sur la sécurité en cas de commotion cérébrale et des exemples de formulaires d’évaluation et d’autorisation médicale.
Références
- Commotions cérébrales (2018). Récupéré le 20 septembre 2018 à la page http://safety.ophea.net/fr/commotions-cérébrales.
- Note Politique/Programne no 158 : Politiques des conseils scolaires sur les commotions cérébrales (19 mars 2014). Récupéré le 21 septembre 2018 à la page http://www.edu.gov.on.ca/extra/fre/ppm/158f.pdf.
Point sur la vaccination : Collaborer avec les parents hésitants
Ariella Zbar, médecin-hygiéniste adjointe
Comme vous le savez, les fournisseurs de soins de santé jouent un rôle majeur lorsqu’il s’agit de s’assurer que notre collectivité est protégée contre les maladies pouvant être prévenues par un vaccin.
L’un des défis consiste à composer avec les parents qui hésitent à faire vacciner leurs enfants. Récemment, la Société canadienne de pédiatrie a publié un point de pratique pour vous aider à collaborer avec eux (https://www.cps.ca/fr/documents/position/les-parents-qui-hesitent-a-faire-vacciner-leurs-enfants).
Le point de pratique expose dans leurs grandes lignes cinq étapes fondées sur des données probantes que les praticiens et les praticiennes peuvent suivre pour entrer en relation avec les parents qui hésitent à faire vacciner leurs enfants :
- Comprendre le rôle essentiel du dispensateur de soins dans la prise de décision des parents et ne pas exclure de sa pratique ceux qui refusent la vaccination.
- Utiliser des techniques d’entrevue axées sur la présomption et la motivation pour cibler les inquiétudes précises à l’égard des vaccins.
- Dans une langue claire et concrète, présenter avec justesse et précision les données démontrant les risques des maladies et les avantages des vaccins.
- Soulager la douleur causée par la vaccination.
- Insister sur l’importance de la protection collective et la responsabilité des parents à son égard (par exemple, la protection collective n’est pas garante d’une protection individuelle).1
Références
- Société canadienne de pédiatrie (2018). Les parents qui hésitent à faire vacciner leurs enfants : une mise à jour. Récupéré à la page https://www.cps.ca/fr/documents/position/les-parents-qui-hesitent-a-faire-vacciner-leurs-enfants.
Sodium dans les réserves d’eau potable de Sudbury et districts
Burgess Hawkins, Santé environnementale
La teneur en sodium est régulièrement surveillée dans toutes les réserves d’eau régies par l’État en Ontario. L’objectif esthétique pour le sodium dans l’eau potable est de 200 mg/l, concentration à laquelle il peut être détecté par le goût salé qu’il donne. Le sodium n’est pas considéré comme un élément toxique. Par conséquent, aucune concentration maximale acceptable dans l’eau potable n’a été précisée.
L’apport moyen en sodium provenant de l’eau ne représente qu’une faible fraction de la quantité consommée dans le cadre d’un régime normal (tableau 1). En général, les adultes en santé ont besoin de seulement 1500 mg de sodium par jour. En Ontario, la plupart des gens en consomment plus du double, soit environ 3400 mg2. En comparaison, la plus forte teneur mesurée dans l’eau potable au cours des dernières années a été de 155 mg/l (tableau 2). Compte tenu d’un apport en eau allant jusqu’à 2 l par jour, cela représente moins de 10 % de la consommation moyenne de sodium dans la province.
Tableau 1. Teneur en sodium d’aliments courants1
Aliment | Teneur en sodium |
---|---|
75 g de poitrine de poulet | 56 mg |
250 ml de lait écrémé | 109 mg |
1 tranche de pain de blé entier | 184 mg |
Petit sac de croustilles de pomme de terre, nature | 229 mg |
4 olives en boîte | 249 mg |
1 cornichon à l’aneth moyen | 833 mg |
250 ml de soupe poulet et légumes en boîte | 1128 mg |
Néanmoins, la réduction du sodium représente une importante mesure préventive pour la santé. Les personnes souffrant d’hypertension ou d’insuffisance cardiaque congestive devront peut-être limiter leur consommation de sodium. Alors, l’apport en sodium provenant de l’eau potable pourrait devenir significatif. Lorsque la concentration de sodium dépasse 20 mg/l (tableau 2), le ou la médecin-hygiéniste du secteur reçoit un avis.
Nous encourageons les médecins à passer en revue les stratégies de réduction du sodium avec tous les patients, à la fois pour les soins préventifs et la gestion des maladies chroniques.
D’autres renseignements sur la réduction du sodium se trouvent sur le site de Santé publique Sudbury et districts.
Tableau 2. Réseaux d’alimentation en eau où les concentrations de sodium seraient supérieures à 20 mg/l
Installation | Emplacement | Date | Concentration de sodium (mg/l) |
---|---|---|---|
Réseau d’approvisionnement par puits de C.A. MacMillan Place | Webbwood | 2015 | 20,9 ; 20,4 après rééchantillonnage |
Réseau d’approvisionnement en eau potable de Chapleau | Chapleau | 2013 | 23,7 ; 22,8 après rééchantillonnage |
Réseau d’approvisionnement en eau potable de Dowling | Dowling | 2015 | De 29,2 à 35 ; de 30,3 à 35,6 après rééchantillonnage |
Réseau d’approvisionnement en eau potable de Falconbridge | Falconbridge | 2015 | De 21,7 à 25,3 ; de 21,1 à 28,2 après rééchantillonnage |
Gervais Trailer Park | Chapleau | 2015 | 155 |
Réseau d’approvisionnement par puits de Gogama | Gogama | 2013-2014 | 22,9 ; 21,8 après rééchantillonnage |
Humarcin Residents' Organization | Sudbury | 2011 | 106 |
Maytown Mobile Home Village | Massey | 2013 | 45,6 ; 46 après rééchantillonnage |
Réseau d’approvisionnement en eau potable d’Onaping/Levack | Onaping/Levack | 2015 | 65,7 ; 52,9 après rééchantillonnage |
Peace Valley Trailer Park | Wahnapitae | 2017 | 107,1 |
Résidence des pionniers de Noëlville | Noëlville | 2015 | 90,2 ; 91,2 après rééchantillonnage |
Réseau d’approvisionnement en eau potable de Sudbury, rue David | Secteur Sud de Sudbury | 2015 | 52,8 ; 52,3 après rééchantillonnage |
Réseau d’approvisionnement en eau potable de Garson | Garson | Juillet et novembre 2015 | 24,5 et 58,5 ; 23,0 et 56,4 après rééchantillonnage |
Réseau d’approvisionnement en eau potable de Valley | Valley East | Mai et novembre 2015 | De 24,2 à 34,4 ; de 26,6 à 72,6 ; 30,9 et de 26,2 à 70,1 après rééchantillonnage |
Réseau d’approvisionnement par puits de Warren | Warren | 2017 | 105 ; 104 après rééchantillonnage |
Fréquence d’échantillonnage : Le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs exige que des échantillons soient prélevés tous les cinq ans. Lorsque la concentration de sodium dépasse 20 mg/l, le ou la médecin-hygiéniste du secteur reçoit un avis. De nouveaux échantillons sont prélevés dans le cas d’un échantillon original supérieur à 20 mg/l en vue de confirmer les résultats. Bon nombre des réseaux de distribution d’une localité peuvent correspondre à un approvisionnement mixte en eau. Les détails précis concernant des réserves d’eau précises peuvent être obtenus auprès du bureau municipal local. |
Références :
- Santé Canada (18 mars 2013). Valeur nutritive de quelques aliments usuels. Récupéré le 21 novembre 2017, à la page https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/aliments-nutrition/saine-alimentation/donnees-nutritionnelles/valeur-nutritive-quelques-aliments-usuels-2008.html
- Les diététistes du Canada (6 avril 2017). Mangez-vous trop de sel? Récupéré le 21 novembre 2017, à la page http://www.unlockfood.ca/fr/Articles/Sante-du-cœur/Mangez-vous-trop-de-sel-.aspx
Test de libération d’interféron gamma maintenant offert à l’échelle locale pour diagnostiquer l’infection tuberculeuse latente
Stephanie Hastie, Services cliniques
Le test de libération d’interféron gamma (TLIG), QuantiFERON® TB Gold, est maintenant offert dans le Grand Sudbury par l’entremise des services de laboratoire médical LifeLabs, mais seulement au 65, rue Larch.
Le TLIG est recommandé pour détecter l’infection tuberculeuse latente (ITL) chez les patients qui :
- ont déjà reçu le vaccin BCG ;
- font partie de groupes chez qui les taux de rendement pour la lecture du test cutané à la tuberculine (TCT) ont toujours été faibles (par exemple, les personnes vivant dans la pauvreté) ;
- obtiennent un résultat positif au TCT, mais risquent peu de contracter la maladie.
D’autres renseignements sur les indications et les recommandations concernant le TLIG sont fournis au chapitre quatre des Normes canadiennes pour la lutte antituberculeuse, 7e édition, offertes à l’adresse : https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/maladies-infectieuses/normes-canadiennes-lutte-antituberculeuse-7e-edition/edition-16.html.
Les personnes qui cherchent à passer le TLIG devront obtenir une demande d’analyse en laboratoire auprès de leur fournisseur de soins de santé. Le test coûte 95 $ et n’est pas couvert par le RAMO. Et le résultat s’obtient dans un délai d’une à deux semaines.
S’il vous faut d’autres renseignements, appelez sans hésiter notre ligne d’info sur la TB au 705.522.9200, poste 457.