Mpox et conseils pour les fournisseurs de soins de santé

Renseignements généraux

La mpox est une maladie virale qui est endémique dans certaines régions d’Afrique centrale et occidentale. Depuis mai 2022, plusieurs pays où elle ne l’est pas, dont le Canada, ont enregistré des groupes de cas. Toutes les infections caractérisées jusqu’à présent parmi les groupes récents étaient dues au clade d’Afrique occidentale, généralement associée à une forme moins grave de la maladie et un taux de transmissibilité moins élevé que le clade d’Afrique centrale. Reportez-vous à la page Gestion des situations d’urgence du ministère de la Santé (gouvernement de l’Ontario) pour en savoir plus.

Épidémiologie

La mpox est une maladie causée par un virus du genre Orthopoxvirus qui s’apparente à celui de la variole. Le virus est endémique dans certaines régions d’Afrique centrale et occidentale, et des cas importés se sont produits ailleurs, surtout par le tourisme. D’un point de vue clinique, la maladie ressemble à la variole, mais elle est généralement moins grave.

La transmission se produit surtout par contact étroit avec les fluides corporels, les gouttelettes respiratoires ou les lésions d’une personne infectée, ou par contact direct avec des articles contaminés (p. ex., des vêtements ou de la literie). La période d’incubation dure normalement de 6 à 13 jours, mais peut aller de 5 à 21 jours. Les personnes sont contagieuses dès le début des symptômes, jusqu’à ce que toutes les croûtes soient tombées et qu’une nouvelle peau se soit formée. Le virus de la mpox se transmet aussi des animaux aux humains (transmission zoonotique). La transmission d’une personne à l’autre est limitée, et rares sont les signalements de cas de transmission en milieu de soins de santé.

Manifestation clinique

Il y a lieu d’envisager la mpox chez les personnes qui présentent des symptômes compatibles et qui ont des antécédents d’exposition (notamment par le voyage), ou chez qui d’autres facteurs de risque entrent en ligne de compte.

Symptômes

L’éruption cutanée peut durer de deux à quatre semaines en passant par différents stades (des macules qui se transforment successivement en papules, en vésicules et en pustules, avec une dépression au centre [ombilication], avant de former une croûte et de tomber). Elle se limite généralement au tronc, mais peut s’étendre aux paumes et à la plante des pieds, par répartition centrifuge. La lymphadénopathie (inflammation des ganglions lymphatiques) est considérée comme une caractéristique clé, car elle établit une distinction entre la mpox et la variole. Il s’est produit des symptômes atypiques, comme des lésions cutanées sur la bouche ou les parties génitales. Dans certaines régions, on a rapporté une concentration de cas chez des hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes.

Les enfants risquent davantage d’être gravement atteints. Parmi les complications possibles figurent des infections secondaires, une pneumonie, une sepsie, une encéphalite et une kératite avec perte de la vision. La mortalité varie selon la souche virale.

Il importe de continuer à envisager des diagnostics différentiels, où la distinction avec la mpox peut être difficile à établir (syphilis, herpès simplex, chancre mou, virus varicelle-zona et autres affections courantes).

Prévention et contrôle des infections

En plus des méthodes courantes, voici les mesures de prévention et de contrôle des infections que recommande Santé publique Ontario (SPO) dans le document Recommandations en matière de prévention et de contrôle des infections (PCI) de la mpox dans les milieux de soins.

Une personne chez qui une infection à la mpox est soupçonnée ou confirmée doit être placée dans une chambre individuelle qui est dotée d’une toilette privée et dont la porte reste fermée. Une chambre d’isolement des infections aéroportées n’est pas requise, mais peut servir si elle est libre, compte tenu d’autres facteurs de PCI. Si une chambre individuelle n’est pas disponible, des précautions devraient être prises pour minimiser les contacts avec l’entourage, par exemple en veillant à ce que le patient porte un masque médical sur le nez et la bouche (lorsque cela est tolérable) et en recouvrant le mieux possible les lésions de la peau exposées au moyen de vêtements, de draps ou d’une blouse d’hôpital.

Les fournisseurs devraient porter l’équipement de protection individuelle approprié, notamment un respirateur N95 bien ajusté, une protection oculaire, des gants et une blouse. Et la personne atteinte devrait porter un masque médical par mesure de contrôle à la source.

Reportez-vous aux recommandations de SPO concernant la manière de mettre et d’enlever l’équipement de protection individuelle (en anglais) pour en savoir plus.

Indications de dépistage pour les fournisseurs de soins de santé

Qui soumettre à un dépistage

Il y a lieu de soumettre à un dépistage les personnes atteintes d’une maladie clinique compatible, où la mpox est soupçonnée. Il n’est pas nécessaire d’obtenir une autorisation pour dépister le virus de la mpox, ou de communiquer avec le Centre de service à la clientèle de SPO avant de soumettre un échantillon. Consultez SPO si vous avez des questions sur l’admissibilité au dépistage, ou encore sur le prélèvement ou le transport d’un échantillon. Vous trouverez de plus amples renseignements dans la feuille d’information sur le dépistage du virus de la mpox du laboratoire de SPO (en anglais).

Utilisez le formulaire d’analyse général de SPO et prélevez des échantillons à l’aide d’une trousse pour culture de virus. Remplissez tous les champs du formulaire d’analyse général (en anglais), notamment :

Prélèvement d’échantillons

Il est possible de prélever divers types d’échantillons, selon la manifestation clinique. Reportez-vous à la feuille d’information sur le dépistage du laboratoire de SPO (en anglais) pour vous renseigner sur le type et le nombre d’échantillons à prélever et les lignes directrices à suivre pour les soumettre.

Le dépistage des virus de l’herpès (herpès simplex, varicelle) et de l’entérovirus peut être ordonné pour les mêmes échantillons soumis à un dépistage du virus de la mpox. Il sera exécuté une fois ce dernier effectué. Si d’autres analyses s’imposent, soumettez d’autres échantillons, car ceux soumis pour la mpox ne sont pas systématiquement utilisés pour d’autres analyses que le dépistage des virus de l’herpès et de l’entérovirus.

Transport d’échantillons

Le transport d’échantillons destinés au dépistage du virus de la mpox exige une attention particulière, selon les dispositions sur le transport des marchandises dangereuses qui concernent les agents pathogènes de catégorie B. Consultez la feuille d’information sur le dépistage du laboratoire de SPO (en anglais) pour connaître les exigences spécifiques.
Reportez-vous au site Web du laboratoire de SPO pour connaître le délai dans le cas des échantillons soumis au dépistage du virus de la mpox.

Signalement

En vertu des lois provinciales, la mpox doit maintenant être déclarée à la médecin-hygiéniste en tant que maladie nouvellement désignée.

Le 16 juin 2022, la mpox a été désignée comme étant une maladie importante sur le plan de la santé publique sous la rubrique Varicelle et autres orthopoxvirus, incluant la mpox, dans la Loi sur la protection et la promotion de la santé (LPPS). En vertu de cette loi, elle est désignée à la fois comme maladie transmissible et maladie virulente. Les personnes devant déclarer les maladies importantes sur le plan de la santé publique ou les maladies transmissibles en vertu de la LPPS sont maintenant tenues de déclarer la mpox directement au médecin-hygiéniste local, suivant les processus courants.

Les fournisseurs de soins de santé ayant un patient qui répond à la définition d’un cas de mpox doivent communiquer immédiatement avec Santé publique Sudbury et districts au 705.522.9200, poste 772 (1.866.522.9200, sans frais) durant les heures d’ouverture, ou au 705.688.4366 après les heures d’ouverture. De plus, veuillez remplir les quatre premières pages de l’outil d’enquête sur la mpox (en anglais) (Santé publique Ontario) et les télécopier à Santé publique Sudbury et districts par sa ligne sécurisée (705.677.9618) pour qu’un suivi rapide soit amorcé.

Gestion des cas

Les personnes qui correspondent à l’une ou l’autre des définitions d’un cas de mpox doivent s’isoler chez elles jusqu’à ce qu’une analyse en laboratoire ait permis d’écarter la mpox ou, sinon, jusqu’à la fin de la période de contagion (soit jusqu’à ce que les croûtes soient tombées et qu’une nouvelle peau se soit formée). Si elles reçoivent des soins cliniques, elles devraient porter un masque médical et couvrir leurs lésions cutanées en attendant le résultat du test. Les personnes chez qui l’infection est confirmée selon l’annexe B de l’ordre doivent s’isoler jusqu’à la fin de la période de contagion (soit jusqu’à ce que les croûtes soient tombées et qu’une nouvelle peau se soit formée en dessous, ce qui se produit généralement après deux à quatre semaines). Santé publique surveillera activement les cas confirmés.

Le traitement antiviral (TPoxx®) est offert en quantité limitée pour les personnes hospitalisées chez qui l’infection est grave. Le personnel clinicien en milieu hospitalier peut demander le produit en communiquant avec le Centre des opérations d’urgence du ministère de la Santé à EOCoperations.MOH@ontario.ca ou en appelant la ligne directe réservée aux fournisseurs de soins de santé au 1.866.212.2272. Le site Web du ministère fournit d’autres renseignements sur le traitement.

Gestion des contacts

Les personnes ayant eu des contacts avec une personne atteinte devraient surveiller la présence de symptômes pendant 21 jours. Elles devraient communiquer avec Santé publique et un fournisseur de soins de santé, en cas de symptômes. Si elles sont asymptomatiques, elles n’ont pas à se mettre en quarantaine. Elles risquent davantage d’avoir été exposées si, par exemple, elles vivent sous le même toit ou partagent des espaces intérieurs, ont eu des contacts intimes ou sexuels, fournissent des soins physiques directs sans porter d’équipement de protection approprié ou ont eu autrement des contacts directs avec la peau brisée ou des muqueuses.

La prophylaxie post-exposition (PPE) est recommandée chez les personnes à risque élevé d’exposition. Elle peut l’être chez les personnes à risque moyen selon l’évaluation des risques et des bienfaits qu’aura effectuée le bureau de santé.

Imvamune® est offert pour la PPE et Santé publique doit commander le produit auprès du ministère de la Santé. Le bureau administrera le vaccin à la personne ou le fournira au personnel clinicien pour qu’il l’administre. Veuillez diriger les personnes ayant eu des contacts avec un cas de mpox vers Santé publique pour qu’il évalue leur admissibilité.

Les personnes admissibles qui veulent recevoir la PPrE devraient communiquer avec Santé publique Sudbury et districts au 705.522.9200, poste 482 (1.866.522.9200, sans frais, poste 482), ou avec le Réseau Access Network au 705.688.0500. Elles peuvent aussi communiquer avec Santé publique au poste 772, si elles recherchent la PPE.  Le site Web du ministère fournit d’autres renseignements sur Imvamune®.


Dernière modification : 22 août 2024